mercredi 10 septembre 2014

RESISTANCES

Tout l’été nous avons les uns et les autres participé à des cérémonies de commémoration du débarquement en Provence et vu de nombreuses images sur cet événement historique important. Cependant nous pouvons déplorer que la plupart du temps les organisateurs n’ont retenu que les aspects militaires, oubliant le rôle des résistants sur le terrain, quand cela ne devenait pas comme à Manosque une mascarade festive. Mémoire sélective, faute de mauvais goût, peut-on penser ? Non plus grave, c’est la volonté d’oublier des faits qui fâchent, la collaboration d’un côté et les valeurs progressistes, transformatrices des résistants de l’autre. C’est pourquoi j’ai rencontré de nombreuses et nombreux camarades et ami(e)s ayant vécu cette époque, amers.
 
L’idéologie dominante veut faire oublier l’aspiration de nos aînés à un monde meilleur et le programme du CNR bien entendu. La France était dévastée et même pas complètement libérée et pourtant le gouvernement provisoire dirigé par le Général De Gaulle a décidé à l’automne 1944 d’augmenter les salaires, les allocations familiales, ont suivi des nationalisations et surtout en 1945 des assurances sociales pour protéger les travailleurs tout au long de leur vie.
 
Ce rappel permet de dénoncer encore plus fort la casse des principes progressistes des gouvernants actuels de la France. Ils sont de « gauche » paraît-il mais ils n’ont pas honte de vouloir donner toujours plus de pouvoirs aux patrons pour qu’ils fassent travailler leurs employés le dimanche et avec toujours plus de flexibilité. Les chômeurs sont pointés du doigt, menacés…Jusqu’où ira-t-on dans cette dérive droitière ? De bons petits soldats roses nous expliquent que c’est nécessaire aujourd’hui pour que cela aille mieux demain et ils sont bien relayés par leurs « chiens de garde » des médias.
 
Ils sont de moins en moins crédibles mais cela ne suffit pas pour changer le cours de l’Histoire.
 
Nous devons être de plus en plus nombreux à entrer en Résistance comme nos aînés la situation est bien moins dangereuse que celle qu’ils ont connue mais elle est complexe. Beaucoup de nos concitoyens ont baissé les bras, jeté la politique aux orties et vont même pour certains jusqu’à considérer le FN, héritier des collaborateurs, comme la solution.
 
Il est donc urgent d’œuvrer à un rassemblement des personnes attachées aux valeurs progressistes, humanistes pour faire éclater les projets sociaux-libéraux, libéraux tout court, réactionnaires, et s’atteler à construire une société meilleure pour la majorité des citoyens et en priorité les plus déshérités.
 
Nos aînés y sont bien arrivés à la sortie de la guerre, alors pourquoi pas nous ?

Martine CARRIOL