Tout
 l’été nous avons les uns et les autres participé à des cérémonies de 
commémoration du
    débarquement en Provence et vu de nombreuses images sur cet 
événement historique important. Cependant nous pouvons déplorer que la 
plupart du temps les organisateurs n’ont retenu que les aspects
    militaires, oubliant le rôle des résistants sur le terrain, quand 
cela ne devenait pas comme à Manosque une mascarade festive. Mémoire 
sélective, faute de mauvais goût, peut-on penser ? Non
    plus grave, c’est la volonté d’oublier des faits qui fâchent, la 
collaboration d’un côté et les valeurs progressistes, transformatrices 
des résistants de l’autre. C’est pourquoi j’ai rencontré de
    nombreuses et nombreux camarades et ami(e)s ayant vécu cette époque,
 amers.
  
    L’idéologie
 dominante veut faire oublier l’aspiration de nos aînés à un monde 
meilleur et le
    programme du CNR bien entendu. La France était dévastée et même pas 
complètement libérée et pourtant le gouvernement provisoire dirigé par 
le Général De Gaulle a décidé à l’automne 1944
    d’augmenter les salaires, les allocations familiales, ont suivi des 
nationalisations et surtout en 1945 des assurances sociales pour 
protéger les travailleurs tout au long de leur
    vie.
  
    Ce
 rappel permet de dénoncer encore plus fort la casse des principes 
progressistes des
    gouvernants actuels de la France. Ils sont de « gauche » paraît-il 
mais ils n’ont pas honte de vouloir donner toujours plus de pouvoirs aux
 patrons pour qu’ils fassent travailler leurs
    employés le dimanche et avec toujours plus de flexibilité. Les 
chômeurs sont pointés du doigt, menacés…Jusqu’où ira-t-on dans cette 
dérive droitière ? De bons petits soldats roses nous
    expliquent que c’est nécessaire aujourd’hui pour que cela aille 
mieux demain et ils sont bien relayés par leurs « chiens de garde » des 
médias.
  
    Ils sont de moins en moins crédibles mais cela ne suffit pas pour changer le cours de
    l’Histoire.
  
    Nous
 devons être de plus en plus nombreux à entrer en Résistance comme nos 
aînés la
    situation est bien moins dangereuse que celle qu’ils ont connue mais
 elle est complexe. Beaucoup de nos concitoyens ont baissé les bras, 
jeté la politique aux orties et vont même pour certains
    jusqu’à considérer le FN, héritier des collaborateurs, comme la 
solution.
  
    Il
 est donc urgent d’œuvrer à un rassemblement des personnes attachées aux
 valeurs
    progressistes, humanistes pour faire éclater les projets 
sociaux-libéraux, libéraux tout court, réactionnaires, et s’atteler à 
construire une société meilleure pour la majorité des citoyens et en
    priorité les plus déshérités.
  
    Nos aînés y sont bien arrivés à la sortie de la guerre, alors pourquoi pas
    nous ?
Martine CARRIOL 
  
 
